dimanche 22 septembre 2019

Cap sur Débarquement

Les conditions météo de la fin aout sont très favorables, bien ensoleillé, quasiment sans nuages hormis quelques cirrus éparses. Peu de vent, le catabatique s’est retiré sur le continent. Des températures froides favorisent également une banquise épaisse et solide. Tout semble nous inviter à une grande sortie hors de la base.
C’est le dimanche 1 septembre que nous choisissons pour conduire la deuxième sortie vers le rocher du débarquement.
Le rocher du débarquement, fait partie des iles Dumoulin, un groupe d’ilots qui émergent dans le Nord Est de  l’archipel de pointe géologie. Elle doit son nom à Jules Dumont d’Urville, puisse que c’est sur ce rocher culminant à dix-neuf mètres qu’il a débarqué le 22 janvier 1840. Ce rocher du débarquement est classé comme site historique de l’Antarctique.
Une première expédition avait déjà atteint cet ile le 29 juillet, mais avec les astreintes et les obligations (quart centrale, pompiers, service base) toutes les personnes intéressées par cette sorite n’avait pu y prendre part. Une deuxième session devenait alors indispensable.
Malheureusement, le temps ici rythme notre quotidien et les possibilités de sortie. Une période de redoux et de tempête sur plusieurs jours on eu raison de la banquise pourtant épaisse (environ un mètre) et une vaste polynie s’est formé juste devant la base. Cet épisode de chaleur exceptionnel pour ce mois d’août, n’a pourtant pas duré bien longtemps. Avec le retour des températures normales entre -20 et -25°C une nouvelle banquise s’est rapidement formé, permettant avec quelques raid de reconnaissance, vers la Dent notamment de rouvrir la voie vers débarquement.
Le temps est bon le ciel est bleu, la météo est parfaite pour cette journée. Le mercure indique -25,5°C, et le vent pourtant omniprésent d’ordinaire sur cette portion de l’Antarctique s’est tu, il y a seulement trois nœuds moyens sur la journée.
Notre équipe du jour se compose de dix hivernants : Maelle (second centrale), Mervyn (intrum), Guillaume(Lidar), Douglas (manchologue), Jeremy (technicien météo), Raphael (menuisier), Aurélien (électrotechnicien), Greg (glaciologue), Nicolas T(mépré).
Cap au nord.
La banquise du début d’hiver, est recouverte d’une couche de neige compacte, quelques sastrugies se sont formées par endroit. Puis on atteint la zone de banquise récente, vestige de la polynie de début août  la surface ici est lisse comme un miroir, la poudre blanche n’est pas encore venue recouvrir le gris de la glace de mer.

Cap au Nord (crédit photo Mravitch)
Afin de pimenter le challenge, Douglas et moi sommes équipés de ski de fond, mais après quelque distance parcourue nous renonçons aux skis, la banquise ne se prête pas trop à cet exercice dans son état actuel, elle est bien trop lisse et glissante, il nous faudrait plus de neige pour avancer convenablement. Nous laissons les skis aux environs d’un iceberg pour les retrouver facilement lors du retour et chaussons les Sorrel. C’est un grand plaisir de retrouver sa liberté de mouvement dans les bottes de banquise.

Crédit photo Mravitch
Cette sortie est également l’occasion de vérifier, l’état et l’épaisseur de banquise. Equipés d’une tarière sur batterie et d’un mètre ruban spécialement modifié pour permettre les mesures, nous effectuons des sondages tout les kilomètres environ, les point de sondages sont sauvegardés par un GPS. Malgré ses trois semaines d’existence la nouvelle banquises atteint déjà soixante centimètre en moyenne, et est composé de glace très dure. La prudence reste tout de même de mise surtout aux abords des failles, rivières et zone de compression autour des iles.


Sondage glace (crédit photo Maëlle)
Après environ une heure et demie de marche nous atteignons le Rocher du Débarquement, il est 12h, nous venons de parcourir sept kilomètres depuis la base. Nous explorons l’ile, une plaque commémore l’arrivée en Antarctique de L’Astrolabe et la Zélée, les navires de Jules Dumont d’Urville. On peut également découvrir quelques traces de manchot adélie et de leurs nid ainsi que des vestiges du passage de l’homme, mat haubans et pitons dans le rocher, témoignage d’un amer  ou d’une expérience laissé ici
Il est maintenant largement temps de faire une pause casse-croute pour retrouver quelques forces, les sandwichs de Bertrand sont toujours d’un grand réconfort après quelques heures sur la banquise. Face au Nord, l’océan austral du moins la banquise s’étire jusqu’à l’horizon, seules les immenses icebergs tabulaires viennent par endroit modifier l’aspect lunaire de la banquise. On fait difficilement mieux comme panorama pour manger  C’est ici le point le plus au Nord que nous ayons atteint au cours de l’hivernage, aucune autre île plus septentrionale n’est accessible en une journée de marche
Pas mal pour manger (crédit photo Mravitch)
Sur le trajet du retour notre itinéraire nous fais passer par les iles Dumoulin, nous faisons une halte sur l’Ile du Dépôt puis nous nous dirigeons vers les iles Curie et la Dent. Tout le long du trajet retour on longe le glacier de l’Astrolabe. Vu d’ici on prend mieux conscience de l’énormité du glacier, ses dimensions sont impressionnantes. La taille et le nombre des iceberg vêlés l’est tout autant. Les failles qui s’ouvrent dans la glace millénaire nous laissent apercevoir le continent et de nouvelles étendues inexplorés Comme une invitation à poursuivre le voyage plus loin. Le temps suspend son cours, j’ai l’impression d’être sur une planète lointaine très lointaine, le silence est absolu c’est un moment grandiose.
L'arrivée à Débarquement (crédit photo Maëlle)
Après avoir récupéré les skis laissés à l’ombre du berg on se dirige de nouveau vers DDU, la base grossit à mesure que nous approchons, la première image que j’ai eu de la base me revient en mémoire, à travers la brume on apercevait les bâtiments colorés sur ce promontoire rocheux avec le même angle. Les manchots empereurs se font plus nombreux eux aussi et convergent non pas vers la base mais se dirige dans l’anse du pré pour nourrir leur progéniture.
Au terme de l’ultime montée sur la base haute, les jambes tirent un peu, avec dix-sept kilomètres parcourus en tenue « grand froid » et avec les sacs banquise, pourtant tout le monde a le sourire l’aventure était belle.





dimanche 25 août 2019

Dépêches postales CE 2019/2020

Le calendrier pour les dépêches postales à destination de la terre Adélie pour la campagne d'été 2019/2020 est arrivé.
Vous pourrez trouver ci dessous les limites de dépôt pour que le courrier et les colis arrivent à temps. Le hub de traitement n'ouvre pas avant la fin du mois d'août, inutile d'envoyer avant les plis, ils ne seront pas traités.


Document IPEV

jeudi 18 juillet 2019

La Midwinter



Tradition héritée des premières expéditions australiennes en Antarctique la midwinter est un moment important. Historiquement c’est une fête qui permet de tromper l’ennui pendant les semaines au cœur de l’hiver quand le soleil n’apparait plus ou très peu.
C’est le 21 juin le jour le plus court qui marque le milieu de l’hivernage ici à DDU le soleil n’apparait au-dessus de l’horizon seulement entre 11h40 et 13h43, heureusement la lumière est suffisante pendant une heure avant et après.

En terre adélie cette semaine a été l’occasion pour chacun de souffler, pas de travail cette semaine-là hormis pour la veille centrale, le service base est renforcé à quatre personnes par jour et la cuisine du soir est assurée par cette équipe, afin de profiter pleinement des réjouissances.

C’est l’occasion de nombreuses activités, qui se sont étalées sur une semaine du 16 au 22 juin La Midwinter à commencer le dimanche soir avec l’élection du Onzeta qui remplace pendant une semaine le Dista (chef de district), au terme d’une campagne électorale de deux semaines menée à grand renfort d’affiche de propagande et de contre propagande, de vidéo, de de pot de vin (ou de bière ou de rhum … c’est selon). Un débat télévisé a même été organisé le vendredi précédant l’élection.
 Cette année cinq candidats se sont affrontés : Maëlle pour la Dream Team, Norbert pour Utopia, Tony pour Démocradélie, Jeremy pour OUI, Gaétan pour G.U.I.T.A.R.E.

Le onzeta de la TA69  (crédit photo Gaétan Heymes)
C’est finalement Gaétan qui s’impose devant Tony lors du second tour, il reçoit dans la foulée l’écharpe de Onzeta des mains de son prédécesseur lors de la cérémonie d’investiture. Echarpe qu’il lui faudra porter chaque instant de la semaine de la mid. C’est aussi un honneur de partager la table du Onzeta.




 


Afin de peaufiner la décoration du salon pour cette semaine le thème futur a été retenu, quelques aménagements et déguisements ont été créés en conséquence.

 
















Plusieurs activités sont organisées en intérieur et en extérieur (Luge, triathlon d’intérieur, chasse à l’homme, molky…) le temps n’était pas excellent pendant cette semaine
Le lundi soir a été consacré à l’élection de miss et mister TA, un concours de beauté avec un jury extrêmement exigeant, au programme : présentation défilé questions  de culture générales, danses… Le mariage traditionnel entre miss et mister TA a également eu lieu le lendemain sous la direction du Onzeta guitare et de Monseigneur Gerg, aumônier de cette midwinter




Mercredi soir diffusion de the Thing de Carpenter de 1972, on a relevé quelques incohérences avec la réalité d’une base antarctique, mais aussi quelques similitudes toujours d’actualité (pour lutter contre « la chose » en Antarctique rien ne vaut le J&B).

Enfin une belle soirée de clôture pour cette midwinter 2019 le samedi soir, avant de reprendre les activités habituelles le lundi.

La midwinter est une tradition importante en Antarctique, qui est célébré dans la plupart des bases, c’est donc également l’occasion d’échanger des cartes de vœux avec les autres stations du continent, en voici donc quelques-unes : 






dimanche 30 juin 2019

Un été en Antarctique

Venez écouter l'Antarctique au travers de la série de reportage de France culture : un été en Antarctique.
Nicolas MARTIN nous a accompagné cette été pour notre arrivée à DDU.
Vous pourrez y découvrir la traversée à bord de l'Astrolabe, l'arrivée sur la base et la vie sur base au travers des récits des ornithologues, glaciologues, électriciens, plombiers ou menuisiers, campagnards d'été ou hivernants.
Diffusion entre 12h et 12h30 du 1er au 12 juillet sur France culture ou bien en podcast.
Nous à DDU on a écouté et on a bien apprécié. 

mercredi 15 mai 2019

82 jours plus tard



82 jours d’hivernage,  157 jours à DDU

Voilà  bien longtemps que je n’ai pas donné de nouvelles ici.
La principale raison à cette absence c’est le changement de rythme, la cadence était très soutenue pendant la campagne d’été, Avec le début de l’hivernage la contrainte n’est pas la même, la relève et le matériel n’arrivant que dans huit mois. Nous avons plus de temps  J’ai donc remis au lendemain plusieurs fois l’écriture de l’article pour profiter au maximum de la base et des alentours mais a un moment il faut s’y mettre. Je vais donc essayer de faire un résumer des dernières semaines écoulées depuis le départ de l’Astrolabe.
Lever de soleil sur le glacier de l'Astrolabe

Au boulot il y eu une grosse période d’activité, j’ai passé un mois à changer les chaînes de chenilles sur la chargeuse, le gros chantier de cette année pour le garage en plus de quelques modifications. Les journées s’enchainent à un rythme très élevé, les semaines s’étirent en mois. J’ai également préparé la plupart des véhicules pour l’hivernage dans le hangar engins à l’abri (relatif) du vent et de la neige, j’ai encore quelques chantiers à réaliser avant la fin de l’hivernage.
La météo pendant le mois de Mars à été très régulière deux jours de tempête puis deux jours de nuages et de catabatique et enfin deux jours de relativement beau sans trop de vent. En avril en revanche le temps à été moins clément, avec plus de coup de vent et plus long. On a débuté le mois avec une tempête de 4 jours avec des vents moyen de plus de 50 kt ( 92 km/h) et des rafales à 106 Kt (196.3 km/h).  Mercredi 17 avril on a essuyé une belle quantité de neige, en deux jours la neige est tombé en quantité, avec le vent sur la base les congères de 4m sont apparues derrière certains bâtiments, il faudra faire un peu de déneigement avec les machines, le matin une grande partie de la base était occupée à dégager les accès aux bâtiments et les passerelles.  Depuis un mois environ les tempêtes se font moins fréquentes, en revanche les températures descendent aux environ de – 20°C (record – 24.4° le 4 mai) et ne remonte plus au dessus de – 5° les jours les plus chaud. La neige tombe également  plus souvent.
L'ile des pétrels séparée du continent

L’ambiance au sein de l’équipe est toujours bonne, il ne se passe pas une journée sans une bonne tranche de rire. Quelques soirées sont également venues égayer les samedis soirs : anniversaires, fête ou soirées costumées nous avons donc eu la Saint Patrick, une soirée polynésienne,  les bronzés font du ski, divinités ….
La nuit polaire prend doucement ses quartiers, on perd environ huit minutes  de soleil par jour, ça ressemblais pendant un temps à ce qu’on pouvait avoir en France en hiver mais depuis quelques semaines c’est bien plus prononcé. Aujourd’hui le soleil se lève à 9h50 et se couche à 15h21, même au zénith le soleil n’est pas très haut L’après midi ressemble à un très long crépuscule
Aurore australe
Le gros avantage d’avoir plus de nuit c’est que le créneau pour l’observation des aurores australes sont plus important, malgré que l’on soit cette année dans une période de faible activités solaire, on a quand même eux le droit au spectacle saisissant des voiles verts dansants dans la nuit
Aurore au dessus du Lion
A force de subir les assauts répété la banquise pluriannuelle à fini par débâcler complètement autour de l’ile des pétrels en mars, nous sommes redevenus temporairement une ile, dès que le vent tombe la banquise se reforme, mais se désagrège quand le catabatique reprend. Pour que la banquise se forme il faut que l’eau de mer atteigne une température de -1,8°C sur l’ensemble de la hauteur de colonne d’eau.
Les pancakes, début de la formation de la banquise
Depuis quelques semaines le temps est moins venteux les tempêtes moins fréquentes la banquise à réussi à se reformer d’abord à certains endroits abrités,  entre les iles principalement, ensuite jusqu’à l’horizon. On distingue encore une ligne foncée juste sous l’horizon qui nous indique la polynie distante de plus de 11km.
Les premières sortie banquise ont pu avoir lieu jusqu’à la manchotière dans un premier temps puis les iles proches. La semaine dernière une équipe à parcourut les 5 kms qui nous séparent du continent pour reconnaitre un axe jusqu’au continent et  la base Prud’homme.
Les premiers pas sur la banquise sont très impressionnants, venir marcher à l’endroit même ou quelques jours plus tôt il y avait la mer et se demander si cette couche de glace va tenir sous son poids. Des forages sont effectués très régulièrement pour s’assurer de l’état et l’épaisseur de la banquise,  pour les premières sorties il y avait 30 centimètres  de glace, la banquise atteint maintenant 70 à 80 centimètres  par endroit.

Manchot Empereur
Coté faune c’est beaucoup moins varié, les adélies sont partis pour la plupart en même temps que l’Astrolabe, tant que l’eau libre était proche on a vu quelques individus autour de la base. Les Skuas antarctiques ont trainés un peu plus mais ont finis par partir, comme les pétrels des neiges et les damiers. Ils nous arrivent de les apercevoir quand la polynie est proche de la Base, mais ils se font plus rares. Avec le départ des poussins adélies on a eu la visite  de deux léopards de mer, le chasseur par excellence dans la zone de banquise. Du coté des arrivées nous avons maintenant les manchots empereurs, eux arrivent au début de l’hiver pour se reproduire, ils passent la saison nocturne dans la manchotiere, sans avoir la possibilité de se nourrir pendant une période assez longue. Les œufs sont en cours de ponte, rapidement récupérés par les males alors que les femelles repartent en mer se nourrir et ramener de la nourriture pour la future progéniture.

Méfiance à l'approche des hivernants
Avec le retour de la banquise les manips ont repris hors de la base notamment pour Virgil et Douglas, les deux ornithos, qui était impatient d’aller voir ce qui se tramait du coté de l’ile Rostand où les empereurs tiennent villégiature cette année encore. J’ai pu les accompagner et travailler en particulier avec Douglas, qui étudie le chant des manchots, afin de suivre les même individus toute la saison, il faut marquer avec de la peinture les manchot qui ont été transpondés les années précédentes. Il a donc mis en place une antenne sur laquelle les manchots passent. Ils arrivent en colonne sur un rang ce qui facilite un peu la manip. Je devais donc indiquer à Doug lequel était transpondés, il leur appliquait ensuite de la peinture sur le poitrail à l’aide d’une longue perche. Comme seul un faible pourcentage de la manchotière est équipée, il faut patienter un long moment dans le froid en attendant qu’un client se présente, parfois sans faire de marquage pendant plusieurs heures
La pelle : notre précieuse alliée (photo@Mravitch)
Une autre sortie sur la banquise à été conduite également à proximité de la manchotière pour déneiger un abri, pour les manipeurs, et en particulier les ornithos. La cabane n’avait pas été déneigé depuis 3 ans il y avait donc de quoi faire 
La fine équipe au fond du trou (photo@Mravitch)

mardi 26 février 2019

Et soudain le silence


Vendredi 22 février, il est 6h je sors du dortoir pour aller prendre le quart à la centrale. Dehors le soleil est déjà haut dans le ciel et brille sans concurrence, aucun nuage d’un horizon à l’autre. Le vent est tombé, la mer est plate, sans une ride,  la température est agréable, environ cinq degrés négatif.

Pourtant la base a changé, tout est calme très tranquille.

Les adélies se font rares sur le haut de la base, pas un véhicule ne circule, l’hélico est parti. Un sentiment m’envahis je suis frappé par le silence, je n’y avais jamais vraiment fait attention.                             
                                            
Tout cela je le redécouvre dans la fraicheur du matin, ça y est l’hivernage a commencé.
Depuis la veille au soir nous sommes vingt-trois, vingt-trois hivernants isolés sur un morceau de rocher, seuls pour huit mois sans ravitaillement possible. La base la plus proche est Casey, station australienne à mille kilomètres à l’ouest.

Le dernier bateau appareillé à 21h30, emportant avec lui les derniers campagnards d’été, dans la pénombre naissante nous saluons le départ avec quelque flares, l’image est exceptionnelle, le temps est très antarctique, le catabatique bien établi traverse les couches de vêtement, un plafond nuageux assez bas cache la lune.

Dernier appareillage de L'Astrolabe pour la CE 18/19   crédit photo Gaëtan Heymes


En remontant au séjour, un sentiment d’euphorie  semble nous envahir, ça y est l’hivernage est lancé, nous sommes contents, voilà presque trois mois que nous sommes arrivés ici, plus longtemps même pour certains, et le moment que l’on attendait arrive finalement. On traine un peu dans la nuit, profitant de ce moment.

Feu d'artifice sur DDU   crédit photo Gaëtan Heymes

Samedi pour célébrer le début de notre aventure et changer de l’ordinaire nous faisons un barbecue au dortoir été sous le soleil magnifique et le vent qui n’est pas réapparu. Sur la mer d’huile qui nous sépare du continent, on observe les premiers pancakes de glace, début du processus de formation de la banquise, le léopard de mer vient faire quelques rides sur la surface plane de l’eau. Le moment est génial, le temps semble suspendre son cours, les rires fusent autour de la table, Bertrand notre chef cuisinier s’est surpassé comme d’habitude.

Le barbecue par -5°C  crédit photo Gaëtan Heymes

DDU est maintenant isolé pour les huit prochains mois, malgré cela les premières heures  de l’hivernage sont magnifiques, et me laissent de très bon souvenirs et des images plein la tête.

Cap sur Débarquement

Les conditions météo de la fin aout sont très favorables, bien ensoleillé, quasiment sans nuages hormis quelques cirrus éparses. Peu de v...